c pour Célérité, 2020

Vidéo (3:38)
Photogrammes 24x30 cm

L’œuvre c pour célérité marque un point de bascule dans ma pratique, celui où la photographie cesse d’être un médium de représentation pour devenir un espace d’action.

Dans l’obscurité rouge d’un laboratoire, l’image se fabrique autrement.
Sur le sol, deux feuilles de papier photosensibles attendent la lumière.Traversée par un spectre rémanent, les roues de mon fauteuil roulant sont enduites de révélateur photo.
À chaque passage, une empreinte surgit, comme la mémoire d’un mouvement.

L’espace devient surface d’inscription imprimant la trace.
Ce geste, prolongement de mon corps révèle ce qui, d’ordinaire, demeure invisible : la présence du passage, la marque du temps.
En écho, le passage se rejoue et se superpose, jusqu’à devenir presque abstrait. Le mouvement agit comme une pulsation — celle du souvenir qui revient, s’efface, réapparaît.

c pour célérité montre ce corps qui inscrit sa propre histoire dans la matière.
Celui là même parle de fragilité, du souffle, de la persistance.
Comme en photographie, la lumière fait naître ce qui n’était pas révélé.
Ici, c’est l’effort lui-même qui devient lumière.